Le Soleil : Des robots et des «comptoirs de l’avenir» chez Miralis
Le fabricant d’armoires de cuisine Miralis fait les choses en grand. Il inaugure non pas une mais deux usines de production, lesquelles sont parmi les plus innovantes et robotisées dans leur catégorie, selon le PDG, Daniel Drapeau.
Construites au coût de 45 millions de dollars, les deux usines, l’une à Québec et l’autre à Saint-Anaclet-de-Lessard près de Rimouski, s’ajoutent à l’usine de fabrication traditionnelle de l’entreprise, qui poursuit ses opérations dans le Bas-Saint-Laurent.
Un pied à Québec
Basée à Québec, sur la rue Chinook, l’usine Surfaces est entièrement dédiée à la fabrication de comptoirs de cuisine de pierre sintérisée, permettant à l’entreprise d’ajouter une collection de comptoirs haut de gamme à son offre.
«Surfaces, c’est une valeur ajoutée pour notre entreprise, mais aussi pour la clientèle. Il y a peu de fabricants d’armoires qui font aussi des comptoirs. Notre vision est d’avoir ultimement des cuisines 100 % Miralis, des armoires jusqu’aux comptoirs.»
— Caroline Ruest, directrice générale de la division Surfaces pour Miralis
Sur place, seuls trois employés font actuellement tout le travail. Mais ils ne sont pas seuls. Toutes les étapes de fabrication des comptoirs sont réalisées par des robots. Ceux-ci ont été spécialement conçus par une société italienne.
«Les robots peuvent remplacer entre 30 et 40 employés», estime la directrice générale.
Ces robots permettent également d’accélérer les délais de production et de diminuer les déplacements.
Le plancher de production a également été conçu pour être moins énergivore. L’eau utilisée dans la fabrication des comptoirs est entièrement recyclée et réutilisée en circuit fermé.
Le matériau de l’avenir
L’autre particularité de l’usine est qu’elle mise sur un matériau encore peu utilisé au Québec, mais qui serait «le plus porteur d’avenir»: la pierre sintérisée. Cette pierre compacte possèderait la résistance et la durabilité des pierres naturelles comme le granite, mais à la différence que chaque dalle a été produite en usine.
Il en résulte un design à la fois moderne et intemporel, renchérit la directrice générale, qui croit que ce matériau pourrait relancer le marché nord-américain, après avoir conquis l’Europe.
Le PDG abonde dans le même sens. S’il investit dans la fabrication de comptoirs de pierre sintérisée, c’est qu’il voit la possibilité de développer plusieurs marchés à proximité.
«On est présents au Québec, en Ontario et dans le nord-est des États-Unis. On développe actuellement Atlanta et d’autres marchés s’en viennent», glisse-t-il.
Pourquoi avoir choisi la ville de Québec pour installer sa nouvelle division? Pour la présence de partenaires experts dans ce créneau, répond le PDG, mais aussi pour diminuer les coûts de transport. «Québec devient un point central de distribution», indique-t-il.
Le Groupe Miralis voit grand. Dans les prochaines années, il souhaiterait reproduire le modèle de l’usine Surfaces de Québec dans d’autres villes nord-américaines.
Doubler la production d’armoires
La deuxième usine, et non la moindre, est située dans le Bas-Saint-Laurent, à Saint-Anaclet-de-Lessard, où se trouve le siège social de l’entreprise.
Voisine de la première usine, celle qui a été nommé U2 permettra de «produire deux fois plus d’armoires dans un espace deux fois moins grand.»
Réalisé en 20 mois, mais «réfléchi depuis 12 ans», de préciser le PDG, le projet de construction des deux usines s’est concrétisé avec l’appui de fonds privés et publics, dont Investissement Québec et BDC Capital.
Un exemple à suivre
Présente lors de l’inauguration, la PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Véronique Proulx, croit que Miralis est «un exemple à suivre».
Selon elle, les manufacturiers hésitent encore à investir dans l’innovation. C’est pourtant la clé du succès pour augmenter sa productivité et sa compétitivité à l’international, insiste-t-elle.
«Nos sondages nous indiquent de 50 % des PME manufacturières n’ont pas la volonté de robotiser. Nous pensons que l’exemple de Miralis pourrait les convaincre de revoir leur position», a-t-elle affirmé.